pouillaves a pillac

Publié le par charli

que non la vie de rock'n'roller n'est pas vie facile...

il me vient en memoire ce fameux concert a Pillac en Charente, petit concert dans la salle des fetes.

Tout le village etait la, les enfants qui couraient, les mémés avec leurs tricots, charmant tableau d'une campagne en allégresse.

Un accueil de qualité, nous etions conviés à une robuste table dans une piece adjacente, en-cas de crudités bien arrosées de vin local, entrecôte à la braise, fromage, dessert, et Cognac délicieux pour en sublimer l'aggape. Pendant le repas nous entendions les premiers accords du petit groupe du coin qui ouvrait  la scène, un son solide, bien maîtrisé, reprises de Led Zeppelin, Red Hot Chili Peppers... Une entrée en matière qui relevait sacrément la barre niveau son.

Nous en étions à nous baffrer, conscients que la partie allait être rude pour nous imposer à la suite de ce quatuor bougrement bien inspiré, alors nous buvions, pour nous donner coeur à l'ouvrage.

L'heure était venue d'investir la scène, nulle précision à vous apporter pour vous dire que l'on était déjà sévèrement bien avinés pour envoyer la sauce. Au bout d'une demi heure du répertoire je commençais à chanceler tout en beuglant mes tripes à tout va, niveau rythmique la santé semblait la même, prémisce d'un joyeux foutoir ponctué de blagues graveleuses et d'interpellations au public qui se marrait à assister à un furieux show granguignolesque de quatre pauvres types qui se bourraient en direct. Bibines qui s'entassaient aux pieds des micros, postillons de bière de plus en plus volumineux...

Marco l'harmoniciste soudain saute de la scène et s'engouffre en cuisine pour en ramener la bouteille de Cognac. On la siffle illico. La salive devenait lourde, les accords imprécis, je continuais de plus belle à glorifier ma furieuse envie de déclamer notre belle poésie gaillarde, noyé dans le flôt des décibels et des mouvements imprécis de mes collègues qui devenaient doubles. Je commençais à ne plus pouvoir plaquer un accord correct, à la basse c'était pas mieux... Luminescence de l'art de la scène, j'en profitai alors à inviter les jeunes de la première partie à venir se joindre à notre cirque pour un improbable rock'n'roll chanté en yaourt. J'avais déjà posé la guitare, incapable d'en jouer correctement, vissé au micro en bavant benoîtement.

La fin, j'en ai un souvenir assez brumeux, je me rappelle du hollandais qui nous avait invité, torse nu au micro à beugler en coeur, des bières renversées sur mes cables, les remerciements après des jeunes musiciens flattés d'avoir pu partager la scène avec des vétérans comme nous.

Tu parles, on s'était pris une cuite monumentale, avions joué comme des savates, mais quel boxon on avait foutu. Un concert dont on nous avait parlé plus tard comme un bel acte de bravoure ou de belle foire aux monstres, je sais plus, en tout cas on ne nous a plus jamais invité à Pillac.

Ainsi va l'aventure des Chien d'ivrogne...

Publié dans charlicom

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L
Salut charlie, je pensais que c'était toi qui avait dessiné çà...je crois que j'y été à Pillac...<br /> Lolo<br />
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